Les propriétaires du Domaine Les Opies, aidés par La Poste, ont déposé un Brevet

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Les propriétaires du Domaine Les Opies, aidés par La Poste, ont déposé un Brevet

 

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Article paru dans le journal La Provence du 21 octobre 2017

Un leurre pour pièger la mouche de l’olive

 

Bertrand Daudrey et Philippe Boegli, tous deux natifs de l’Est de la France, ne connaissaient rien aux oliviers. Mais qu’à cela ne tienne, le traducteur et le communicant, attirés par le soleil du Sud et séduits par l’arbre et l’huile, sont devenus producteurs à la tête du domaine Les Opies, entre Eyguières et Aureille. Une passion qui depuis 2012 les a conduits à valoriser 700 arbres cultivés dans le respect de l’appellation d’origine protégée (AOP) Baux de Provence. Et même davantage, puisqu’aucun traitement chimique n’est réalisé.

 

Mais en 2015, les deux associés découvrent qu’ils ont un ennemi redoutable : la mouche de l’olive. L’insecte, en cas d’attaque massive, peut anéantir une production. « C’est ce qui s’est passé en 2015. La récolte a diminué de moitié », résume Bertrand. Pire : la mouche étant capable de se déplacer sur des kilomètres, aucun verger n’est à l’abri.

 

Si la sécheresse gène l’insecte, l’irrigation est pour lui un atout. Or de plus en plus de producteurs franchissent le pas. C’est le cas sur le domaine Les Opies. « Les pièges utilisés n’ont pas été très efficaces, l’argile projetée sur les arbres non plus, le traitement on se l’est interdit. On a donc cherché autre chose et on s’est mis à observer la mouche. Au bout de deux années d’observation, on s’est rendu compte que le mâle est attiré par la couleur jaune. La femelle par l’image des olives », explique Bertrand. « Du coup on a fabriqué des plaquettes avec une face jaune et des phéromones, l’autre avec une photo des fruits. Le tout porte un revêtement collant ». Placé dans les arbres, les plaquettes ont très vite été recouvertes par les insectes. « C’est ce piège peu coûteux que nous avons breveté et que nous comptons commercialiser au terme de 2018 ».

 

Restait à financer l’opération. Et c’est là qu’intervient La Poste. En début d’année, David Faye en charge de la communication pour le Sud Est, croise Bertrand et Philippe. « Les deux m’ont exposé leur projet. J’ai alors eu cette idée de faire parraîner leurs travaux par La Poste ». Comment ? « Chaque année nous récompensons nos meilleurs postiers, ceux qui atteignent leurs objectifs. Pour les récompenser, nous avons décidé de leur faire parrainer un arbre pendant un an. Ils ont un certificat, viennent le voir, peuvent s’en occuper, ont 6 bouteilles d’huile du domaine. Et ça plaît, ça motive, il y a une fierté ». 90 postiers bénéficient actuellement de la démarche. En échange de quoi, le domaine Les Opies dispose d’une ressource financière qui lui permet de poursuivre ses objectifs. D’une manière inédite.

 
Jean-Luc Crozel